Allocution du Président : Ali Bongo Ondimba lance le Programme GRAINE

23 mars 20150
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Allocution de S.E.M. Ali BONGO ONDIMBA Président de la République, Chef de l’Etat
à Makokou, le 22 mars 2015, pour la cérémonie officielle de remise des titres fonciers et agréments techniques aux coopératives agricoles dans la province de l’Ogooué-Ivindo.

Messieurs les Membres du Gouvernement,
Monsieur le Gouverneur de la province de l’Ogooué-Ivindo,
Monsieur le Maire de la commune de Makokou,
Mesdames et Messieurs les élus nationaux et locaux,
Mesdames et Messieurs les Responsables des coopératives agricoles,
Distingués invités,
Mesdames et Messieurs,
Mes chers compatriotes,

Il y a trois (3) mois jour pour jour, je procédais à Libreville, au lancement officiel du Programme GRAINE, devant les forces vives de la Nation et les partenaires au développement.
Me voici donc à Makokou, ce 22 Mars 2015, pour procéder au lancement de la phase opérationnelle de cet important programme de développement pour notre pays.
Pourquoi avoir choisi de démarrer cette phase opérationnelle par Makokou ?
L’engouement des ogivins dans leur ensemble pour ce programme, à la lumière de la présentation qui vient de nous être faite, montre qu’ici, les populations ont manifesté une réelle adhésion au projet. Il était donc utile, pour encourager cet engagement spontané, que je vienne en personne vous traduire tout mon soutien et celui du gouvernement.

Comme l’a rappelé Monsieur le Maire de Makokou, le choix de la province de l’Ogooué-Ivindo pour démarrer ce programme est un privilège pour les populations, mais également un double défi.
En effet, les ogivins portent la responsabilité de réussir, individuellement et collectivement ce programme afin de briser les préjugés et de servir de modèle aux autres provinces.
Il vous revient, mes chers compatriotes, de démentir un certain nombre de préjugés qui ont longtemps prévalu dans nos esprits, et qui ont contribué à faire échouer plusieurs projets agricoles. Ainsi, on a souvent entendu dire, par exemple :
 Que telle province n’est n’a pas une vocation agricole ;
 Que les gabonais n’aiment pas le travail de la terre, qu’ils préfèrent rester au bureau ;
 Que les gabonais n’ont pas un esprit d’équipe, qu’ils ne savent pas se mettre ensemble pour former des coopératives et des associations agricoles.
Le choix de la province de l’Ogooué-Ivindo est un second défi dans la mesure où c’est dans cette province que le problème des éléphants se pose le plus. Je ne suis pas sourd à vos plaintes et je dois vous dire, que j’ai été élu à la Présidence de la République par les populations, et non pas par les éléphants.
Cependant, et je me dois de vous le dire aussi, nous avons décidé de poursuivre la politique de préservation engagée par le Président Omar BONGO ONDIMBA, car nous devons également penser aux générations futures.
Nous ne protégeons pas les éléphants pour plaire à la communauté internationale. Nous les protégeons parce qu’ils contribuent à faire revivre nos forêts. Sans les éléphants, certaines de nos essences d’arbres auraient disparues !
Mais nous ne pouvons pas non plus laisser nos populations mourir de faim, au motif qu’il faut préserver les éléphants et les autres animaux. C’est pourquoi, j’engage le gouvernement, en relation avec l’Agence Nationale des Parcs Nationaux (ANPN) et la coopération internationale, à explorer toutes les solutions envisageables, afin de résoudre ce problème.
Il y a en Afrique, des pays qui ont connu des situations similaires, et qui ont pu les résoudre. Je vous invite à faire de même en vous inspirant de leurs expériences. Votre action devra concerner toutes les parties du territoire où ce problème se pose également.

Distingués invités,
Mesdames et Messieurs,
Mes chers compatriotes,

Nous devons nous mobiliser pour réussir le programme GRAINE dans la province de l’Ogooué-Ivindo, car «  Le succès appelle le succès ». En réussissant ici, nous sommes certains d’en tirer des expériences qui nous permettront de réussir ailleurs.
Au regard des premiers résultats qui nous parviennent, je suis convaincu que nous sommes sur la bonne voie.
En vous impliquant pleinement dans le cadre de cet important programme, vous acceptez de devenir des hommes et des femmes responsables, des hommes et des femmes engagés pour le Gabon.
A vous, responsables des coopératives, qui venez de recevoir les agréments et les titres fonciers, je voudrais vous présenter mes vives félicitations.
En recevant ces documents, vous avez pris l’engagement pour vous-mêmes et pour les membres de vos coopératives respectives, de vous consacrer au travail de la terre.
Ce faisant, et grâce à la formation et à l’accompagnement multiforme dont vous allez bénéficier, vous deviendrez à terme, non pas des ouvriers, mais de véritables entrepreneurs agricoles. Autrement dit des hommes et des femmes ayant une activité qui leur apporte l’autonomie financière, la dignité et la respectabilité.

Mes chers compatriotes,

Lors des assises sociales tenues à Angondjé en avril 2014, une de nos compatriotes venue de la province de la Ngounié, avait résumé toute la philosophie qui sous-tend le travail agricole : « la terre ne ment pas  », nous avait-elle rappelé, car la terre nous rend au centuple ce que nous lui confions.
L’heure n’est donc plus à la critique stérile. L’heure n’est plus au scepticisme, ni au pessimisme.
L’heure est au patriotisme. L’heure est au travail de la terre, car la terre, c’est notre véritable richesse.
Le pétrole finira. Le manganèse finira. Les pierres précieuses et les minerais finiront mais la terre, elle, ne finira jamais.
Cependant, la terre n’aime pas la paraisse, la terre est l’ennemi de la paraisse. La terre ne récompense que l’effort.

Nous devons donc arrêter avec les doutes et nous mettre au travail. Nous commettrons peut-être des erreurs, mais ces erreurs vont nous aider à acquérir de l’expérience et à avancer avec détermination, sur le chemin du développement.

A travers le programme GRAINE, les gabonaises et les gabonais devront véritablement prendre possession de leur terre, de la terre de leurs ancêtres.
Ils participeront de même à l’aménagement du territoire car, comme je l’ai déjà indiqué, le projet GRAINE est un programme intégré.

La phase opérationnelle que nous lançons aujourd’hui par exemple, n’a été rendue possible au plan pratique, que parce que le réseau routier qui était un frein au développement de l’agriculture, s’est nettement amélioré.

Le programme GRAINE s’accompagne également d’un important volet social auquel je tiens particulièrement.

Ce volet social permettra d’améliorer les conditions de vie des populations dans nos villages, grâce à la construction et à la réhabilitation des infrastructures sociales de base : écoles, dispensaires, adduction d’eau et électrification adaptée.

Distingués invités,
Mesdames et Messieurs,

Le programme GRAINE est le fruit d’un partenariat public/privé entre l’Etat gabonais et le groupe Olam. Mais ce partenariat, dont nous nous félicitons, n’exclut personne.
D’autres acteurs, peuvent se joindre à nous soit à travers des partenariats public/privé, soit dans le cadre de l’investissement direct étranger.

Nous avons décidé de diversifier notre économie et partant, nos partenariats. C’est la condition pour que nous parvenions à créer plus de richesses et plus d’emplois. Cela rejoint également notre politique de transformation locale de nos matières premières, compatibles avec notre stratégie de développement durable.

C’est le lieu d’inviter les ONGs de défense de l’environnement à s’approprier pleinement ce projet, qui respecte les lois de la République et nos engagements internationaux.

Je rappelle que le programme qui nous réunit ce jour, comprend également un volet industriel développé sur la plus grande partie de chaque exploitation agricole, tout en encourageant le développement de l’agriculture vivrière sur l’autre partie.

Mesdames et messieurs,

Le Gabon est une jeune Nation certes, mais le Gabon possède une histoire riche, qui peut éclairer notre avenir si nous savons-nous en inspirer. Que nous dit cette histoire ?

Notre histoire nous enseigne que la Nation est forte lorsqu’elle sait se rassembler pour une même cause. Elle nous enseigne que nous avons su relever des défis auxquels peu d’experts auraient cru.

Lorsque le Président Omar BONGO décida de construire le Chemin de fer Transgabonais, nombreux sont ceux qui n’y crurent pas. Nombreux sont ceux qui marquèrent leur doute et leur pessimisme. Mais, avec la force de la Nation toute entière, le Gabon releva cet immense défi et le train siffla dans la forêt équatoriale.
De même, lorsque nous décidâmes de relever le défi de la CAN 2012, nombreux furent les pessimistes. Mais la Nation gabonaise mobilisée, releva le défi. Nous organisâmes une CAN que de nombreux experts retiennent comme l’une des meilleurs jamais organisées.

Aujourd’hui, j’appelle la Nation gabonaise à se mobiliser à nouveau. J’appelle la Nation gabonaise à s’investir pleinement dans le travail de la terre car, je le répète, la terre c’est notre véritable richesse.

Je vous remercie.

DCP

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